Chronique : Djougou ville morte ou laboratoire expérimental de l'ennui pendant les vacances ?

Chronique : Djougou ville morte ou laboratoire expérimental de l'ennui pendant les vacances ?
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Bienvenue à Djougou , la grande ville, capitale de la Donga, carrefour stratégique mais surtout haut lieu du rien à faire pendant les vacances.

Vacances. Ce mot magique qui rime avec liberté, évasion, détente,  animations culturelles, concerts, festivals, compétitions sportives, projections de films, ateliers créatifs… Bref, un véritable bouillonnement d'activités qui donne envie de poser ses valises et d’oublier l’école, les examens et les réveils à 5h30.

Pendant que les autres s’éclatent, nous, on regarde le temps passer. Chez nous ici à Djougou, les jeunes tuent le temps plutôt qu'ils le vivent. Pas de festivals, pas de concours de Slam, de théâtre ou d'arts plastiques. Le plus grand événement culturel de la saison? Le festival sossi palê, sur initiative privée tenez-vous tranquille ! un concert de la sobebra où un mariage bruyant avec un Dj improvisé. Ici un concert est un mirage,un cinéma est un mythe et un festival, n'en parlons même pas.On pourrait presque croire que Djougou a été rayée de la carte culturelle du pays par mégarde. Si non comment comprendre que des artistes de renom comme vano baby, fanicko, nikanor, traversent régulièrement djougou pour être en concert à Natitingou mais jamais Djougou.  On dirait qu’on fait exprès d’étouffer l’enthousiasme, comme si divertir la jeunesse était un danger pour l’ordre public.

Le constat est amer : la jeunesse de Djougou est abandonnée à elle-même,sans repères ni projets culturels. Et cette inertie culturelle n'est pas anodine. Elle creuse l'écart entre les villes du Sud où les jeunes développent leur potentiel grâce à un environnement stimulant,et celles du nord, reléguées au second plan, comme si elles étaient condamnées à l'oubli.

Ce manque d'initiatives n'est pas qu'un simple défaut d'organisation : il trahit un désintérêt profond des autorités locales et acteurs pour la chose culturelle.

A  Djougou on préfère l’approche minimaliste : pas d’agitation inutile, pas de joie superflue, et surtout pas de budget pour ces futilités qu’on appelle culture ou divertissement. Mais on devrait savoir que promouvoir la culture, c'est aussi prévenir la délinquance, encourager la créativité, renforcer l'identité locale et offrir des perspectives. 

Ce n'est pas une priorité disent-ils, la bouche pleine d'excuses vides. L'argument magique, toujours le même, pas de budget. Et pourtant on trouve les moyens de financer des séminaires à huit clos dans des hôtels climatisés, des fêtes.  Mais pour les jeunes? Circulez, y a rien à voir . Ni entendre. Ni faire. 

Et après on s'étonne que certains jeunes décrochent, s'exilent où se réfugient dans les bars, les petits trafics.

Ce qu'il manque à Djougou ce n'est pas une baguette magique. Ce sont des décideurs qui comprennent que la culture et les loisirs ne sont pas des luxes, mais de puissants leviers de développement humain, d'inclusion sociale et d'espoir.

Mais bon! en attendant le réveil où la révolution culturelle,chers jeunes de Djougou,voici votre programme des vacances : se lever, constater qu'il n'y a rien, s'ennuyer, se recoucher et recommencer. 

 A jeudi prochain sur solidarité FM

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